20 juin: plus nombreux et nombreuses encore avec les sans-papiers!
Premiers signataires pour le 20 juin (liste au 11 juin à 20H00) :
Les collectifs de Sans-Papiers et des foyers,
Bureau des Sans-Papiers, CISPM, CSP59, CSP75, CSP Paris 20, CSP92, CSP93, CSP95, CTSP Vitry, Collectif Schaeffer d’Aubervilliers, COPAF, Droits Devant !!, Groupe Ensemble pour notre régularisation sans exception,
La Marche des Solidarités,
ACAT de Poitiers, ACTIT, ADTF, ANC, ANV COP 21 Marseille, ASIAD, ASMIE-
30 mai : par milliers les sans-papiers imposent le droit de manifester !
La manifestation était interdite. L’appel avait été maintenu. La préfecture a mis les moyens pour empêcher tout regroupement. Mais c’était sans compter sur le nombre et la détermination, particulièrement des Sans-papiers. La manifestation a eu lieu de Opéra à République. Communiqué de la Marche des Solidarités.
Par milliers les sans papiers ont manifesté à Paris
Des milliers de sans-papiers ont bravé l’interdiction de la Préfecture de police de Paris et ont réussi à manifester entre 14h30 et 17h de Madeleine et Opéra vers la Place de la République, pendant qu’un cortège d’un millier de personnes parti de Montreuil a été empêché de les rejoindre.
La police a arrêté une cinquantaine de personnes au moment des premières arrivées à Madeleine et Opéra puis a chargé les cortèges cherchant à accéder sur les deux places en faisant un usage intensif de gaz lacrymogènes. Mais elle a dû abandonner face au nombre et à la détermination des Sans-Papiers. Le pouvoir s’est trompé en pensant qu’il pouvait tout autoriser sauf les manifestations de sans-papiers.
Ce sont 10 000 manifestant-es sans-papiers et soutiens nombreux, en comptant celles et ceux de Montreuil, qui sont venues de toute l’Ile de France. Des personnes de très nombreuses nationalités étaient présentes et ont montré qu’elles pouvaient défiler avec enthousiasme et détermination et en portant des masques.
Ce n’est qu’un début, l’urgence sanitaire, économique, sociale a fait sortir les sans-papiers dans la rue. Ils et elles demandent justice, égalité, dignité, ils et elles n’en resteront pas là. Ils et elles ont aussi montré que la liberté de manifester est un droit qui se gagne.
A l’heure où nous écrivons la plupart des personnes arrêtées ont été libérées. Une d’entre elles est toujours retenue. D’autres ont été interpellées après le départ de République. La Marche des solidarités exige la libération de toutes et tous, l’abandon de toute poursuite et des OQTF.
Nous n’en resterons pas là. La Marche des Solidarités invite tous les collectifs à se réunir pour discuter des suites, les sans-papiers à s’organiser encore plus, les soutiens à renforcer leur solidarité. Le monde d’après c’est maintenant et il passe par la régularisation de touTEs les Sans-Papiers.
Lettre ouverte : 317 associations et collectifs interpellent le Président de la République pour la régularisation de toutes les personnes sans-papiers
A l’heure où, du fait du contexte sanitaire, de nombreuses initiatives pour la régularisation des personnes sans-papiers voient le jour, les États Généraux des Migrations ont souhaité, dès le 20 avril dernier, affirmer dans un communiqué leur soutien à ces démarches tout en rappelant la nécessité que cette régularisation soit immédiate, pérenne et inconditionnelle pour toutes les personnes concernées.
Dans la continuité de cette première initiative, ils proposent aujourd’hui d’aller plus loin et de rassembler ces multiples voix dans un appel commun. Ainsi, le 30 avril 2020, 317 associations et collectifs, œuvrant à l’échelle locale ou nationale, ont, à l’initiative des États Généraux des Migrations, interpellé le Président de la République dans une lettre ouverte à ce sujet.
La diffusion de cette lettre se veut massive. Elle a été relayée auprès de la presse, et transmise à tous les parlementaires. Elle s’accompagne par ailleurs d’un modèle de courrier à l’attention des Préfectures, dont vous pouvez vous emparer pour interpeller massivement les autorités locales en parallèle de cette action collective d’ampleur nationale.
Lettre ouverte à Emmanuel Macron
Le 30 avril 2020,
Monsieur le Président de la République,
Nous – États Généraux des Migrations, associations, syndicats et collectifs – vous demandons de procéder à la régularisation immédiate, pérenne et inconditionnelle des personnes sans-papiers.
La pandémie à laquelle nous faisons face aujourd’hui révèle au grand jour les inégalités sociales, économiques et sanitaires qui minent notre société. Dans cette période, la situation des personnes sans papiers est des plus inquiétantes. L’absence de titre de séjour les privant de l’accès aux droits sociaux fondamentaux tels que le droit au travail, au logement, aux prestations sociales, l’état d’urgence sanitaire démultiplie leur précarité. Durant le confinement, l’absence de droit à l’assurance chômage, alors que la plupart travaillent, le risque d’être contrôlé·es, placé·es en rétention – car les centres de rétention administrative ne sont pas tous fermés et sont des lieux autant propices à la propagation du Covid-19 que les prisons – et, l’absence de logement à leur nom font des personnes sans papiers des victimes potentielles de l’épidémie davantage que le reste de la population.
Si leur sort a pu réapparaître dans le débat public aujourd’hui, c’est uniquement en termes de santé publique, et les quelques solutions apportées ici ou là pour permettre à certain·es d’obtenir un lieu d’hébergement plus conforme aux exigences sanitaires ne sont qu’un pis-aller, au demeurant très provisoire. La situation de ces personnes auxquelles l’État refuse d’accorder le droit au séjour est le résultat de politiques migratoires toujours plus restrictives et déshumanisantes, d’un choix du non-accueil, du primat de la logique utilitariste sur celle de l’égalité et de la dignité humaine.
Cette situation va perdurer une fois la crise sanitaire passée. Les personnes sans papiers continueront d’être maintenues dans une situation de non droit qui les rend vulnérables à l’exploitation et aux abus de toutes sortes, en sus de la menace du contrôle, du risque de placement en centre de rétention et d’expulsion. Leur traitement comme main d’œuvre flexible et à bas prix contribue depuis de nombreuses années à la dégradation des droits du travail de toutes et tous.
Parce que l’accès à la dignité et aux droits fondamentaux ne peut ni être affaire de circonstances, ni servir des intérêts économiques, mais doit constituer au contraire une exigence non négociable d’égalité, nous vous demandons de régulariser immédiatement, de façon pérenne et inconditionnelle toutes les personnes sans papiers, étape nécessaire du changement radical des politiques migratoires que nous revendiquons toutes et tous depuis de nombreuses années.
Contre la bombe sanitaire, un appel des Sans-Papiers
Ce samedi des Sans-Papiers avaient décidé de sortir. Pour dire leur désespoir et leur colère. Pour simplement faire savoir et lire leurs revendications.
Une quarantaine d’entre eux de la Coordination Internationale des Sans-Papiers et MigrantEs (CISPM), de la Coordination de Paris (CSP75), du collectif de Paris 20 (CSP Paris 20), du collectif des Baras (Montreuil) et de plusieurs foyers de Paris ont convergé vers le bâtiment du Ministère de l’intérieur situé près du Cour de Vincennes.
Ils avaient prévu de se rassembler à 17H avec masques et distances physiques pendant une dizaine de minutes seulement pour lire un appel intitulé « Foyers, Centres de rétention, Sans-papiers, des mesures immédiates contre la bombe sanitaire ».
Mais 5 mns avant, alors qu’un groupe était déjà arrivé à proximité, de nombreux cars de police sont arrivés, sirènes hurlantes pour « sécuriser » l’endroit. Les Sans-papiers arrivés sur place ont pu s’en aller. Les autres groupes, sur le point d’arriver ont pu être prévenus et trois soutiens ont eu des amendes contre lesquelles nous ferons des recours.
Un des groupes de Sans-papiers s’est retrouvé un peu plus loin et a décidé, coûte que coûte, d’enregistrer la vidéo ci-dessous.
A un des soutiens qui leur demandait s’il n’était pas juste d’agir pour soutenir des personnes en danger de mort les policiers ont répondu « ce n’est pas votre métier ». Et à la question « et si personne ne fait rien, on laisse mourir ? » : « c’est le confinement ».
L’action, symbolique, avait été organisée avec des mesures de confidentialité minimales. Elle avait été annoncée la veille sans détails de date ni de lieu sur la liste de la Marche des Solidarités. Par erreur le jour avait même été diffusé sur une liste locale. Les rendez-vous avaient été donnés au travers de plusieurs échanges téléphoniques.
C’est un test. Une preuve supplémentaire qu’en ces temps de confinement, la police et le pouvoir sont bien plus soucieux de la répression de toute contestation que de la vie des Sans-Papiers et de notre santé.
Nous en tiendrons compte tout en veillant que les précautions nécessaires d’organisation ne soient pas un obstacle aux discussions et décisions collectives.
L’appel lu par les Sans-Papiers et une représentante syndicale dans cette vidéo va être diffusé publiquement dans les jours qui viennent avec une liste de signataires de collectifs sur tout le territoire, de la vallée de la Roya à celles de l’Ariège, de villages du Gard aux anciens bassins miniers du Nord, des Côtes de l’Armor à la frontière du Rhin et de nombreux quartiers des métropoles ainsi que de nombreuses associations, syndicats et organisations politiques.
Il se conclut par un appel à participer à toutes les initiatives qui seront prises à l’occasion du 1er mai et à une journée de manifestations le samedi 30 mai « selon des modalités tenant compte de la situation et des mesures de distanciation physique ».
L'appel sera notamment consultable ici même. N'hésitez pas à le relayer mais surtout à rejoindre les collectifs et initiatives existants, à en construire, à organiser, là où vous êtes une mobilisation pour le 30 mai, à en imaginer les formes, à nous le faire savoir.
A 1mn40 les revendications et à 2mns55 les appels
Marche des solidarités 2020
Foyers, Centres de rétention, Sans-papiers : Des mesures immédiates contre la bombe sanitaire !
Dans les foyers surpeuplés et abandonnés, aucune distanciation physique n'est possible. Le virus risque de se propager sans frein. C'est aussi le cas dans les Centres de rétention (CRA), et à cela s'ajoutent la violence répressive et l'angoisse. Pour les migrantEs à la rue, c'est la faim, l’insécurité sociale et sanitaire.
Ajoutons à cela que les sans-papiers sont sans droits, sans revenus et sans espoir d'accès aux allocations proposées par l'Etat. Pour elles et pour eux, il n’y a pas d'accès gratuit aux soins et pas d’autre possibilité pour survivre que de chercher des moyens de subsistance.
Pour ces populations la crise sanitaire actuelle est en train de devenir une véritable bombe sanitaire. Pour elles-mêmes et eux-mêmes abandonnéEs à la menace du virus mais aussi pour toute la société.
La seule solution pour désamorcer cette bombe, sauver celles et ceux qui sont menacéEs et protéger ainsi toute la société, c'est la mise en place immédiate des mesures suivantes :
- Tests systématiques effectués dans les foyers, officiels ou non, par des organismes indépendants de la préfecture et des gestionnaires assurant confiance et confidentialité pour les concernéEs
- Isolement des personnes contaminées dans des lieux décents en concertation avec les collectifs de sans-papiers et de résidents ou associations choisies par les concernéEs
- Distribution massive de masques, gants et de gels dans les foyers
- Fermeture immédiate des Centres de rétention administrative (CRA)
- Ouverture immédiate de lieux sans condition de papiers et de revenus pour permettre un hébergement et une vie collective respectant la distanciation physique.
- Suspension des loyers pendant toute la durée de confinement (mars, avril et mai)
- Régularisation inconditionnelle de touTEs les sans-papiers avec droit aux revenus sociaux, droit aux mesures de chômage partiel pour celles et ceux qui travaillaient et accès gratuit à la santé.
Ces exigences, hier de justice et d’égalité, sont aussi aujourd’hui d'impérieuses nécessités sanitaires hors desquelles tous les discours contre la propagation du coronavirus sont vains.
Les appels à imiter la mesure de régularisation adoptée par le Portugal vont dans le bon sens. Mais il est indispensable pour que cette mesure soit efficace qu’elle s’applique, sans conditions, à touTEs les Sans-Papiers et MigrantEs.
Nous soutiendrons à cette fin toutes les actions décidées par les résidents des foyers, les personnes retenuEs dans les CRA et les sans-papiers et migrantEs pour défendre leur droit à vie qui est aussi notre droit à la vie.
Nous appelons à participer aux initiatives qui seront prises le 1er mai à l’occasion de la Journée Internationale des travailleurs et travailleuses et à y porter ces revendications.
Nous appelons à une journée de manifestations le samedi 30 mai selon des modalités tenant compte de la situation et des mesures de distanciation physique.
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Danielle Sutra
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