Le TGI rend un jugement d’expulsion de 23 familles syriennes
Toulouse. La justice expulse 250 réfugiés... et veut leur faire payer un loyer !
Le bras de fer judiciaire qui oppose Habitat Toulouse aux 250 réfugiés syriens, occupant une barre d’immeuble vouée à la destruction, a été tranché ce jeudi par le tribunal de Grande Instance, en faveur de l’office HLM. 23 familles se retrouvent de fait exposées à une précarité plus importante que jamais.
A. Bronstein
Le verdict est tombé jeudi : les 250 réfugiés qui vivent dans les appartements vides du quartier des Izards, à Toulouse, doivent quitter les lieux dans un délai de huit semaines et sont condamnés à verser une indemnisation de 540 euros par mois et par appartement occupé depuis le mois de septembre 2015.
Le procès suinte l’hypocrisie. Alors que l’argument majeur d’Habitat Toulouse était l’insalubrité des bâtiments, les habitants doivent verser un « loyer rétroactif » pour des appartements soi-disant inhabitables. Pourtant, l’insalubrité du site, c’est le bailleur social, avec la complicité de la justice qui l’instaure. Dès qu’un logement se libère, portes et fenêtres sont arrachées, sans parler des sanitaires détruits... Pour la sécurité des occupants ?
Plusieurs organisations avaient pourtant proposé de réhabiliter les logements en centre d’accueil, afin d’éviter l’expulsion de plusieurs centaines de personnes ayant fui la guerre et la misère, et n’ayant pas d’autre endroit pour vivre. Proposition totalement éludée par ce simulacre de procès, dont le verdict plonge 23 familles dans une précarité incommensurable.
Le jugement va dans le sens de la politique raciste et islamophobe du gouvernement, appuyé par des déclarations de Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse, qui frôlent l’absurde : « Nous ne voulons pas que cette situation perdure.Ces gens vivent dans des conditions insalubres. Ce ne sont pas les seuls à être en difficulté. Nous avons 25 000 demandes de logements sociaux et plus de 1 500 SDF sur la ville ». Un raisonnement qui tend à opposer les bons et les mauvais demandeurs d’asile, à différencier « les pauvres SDF bien français » et les réfugiés « qui viennent nous piller et profiter de notre pays ». Une prise de position et des justifications qui sont des plus hypocrites, lorsqu’on sait qu’il existe plus de 15 000 logements inhabités dans la ville rose.
La solidarité est plus que jamais nécessaire avec les nombreux réfugiés qui fuient les guerres provoquées par nos propres gouvernements et qui se retrouvent confrontés à des décisions de justice arbitraires et racistes, calquées sur la position de ces mêmes gouvernements.
Familles Syriennes à Toulouse faisant face à la précarité
Riad Hassad, Syrien émigré à Nice en 1991, présente une quarantaine de familles Syriennes qui squattent un immeuble dans un quartier de Toulouse: Les Izards.
Ce quartier est devenu un point de ralliement pour ces familles de Homs, deuxième ville de Syrie avant la guerre civile.
Pour ces 42 familles qui, en Syrie, jouissaient d'une situation aisée, la survie s'avère difficile. Si quelques unes perçoivent une faible allocation, la plupart doivent apprendre les stratégies de survie dans une grande précarité.
Il leur faudrait des produits d'hygiene pour les adultes et les enfants, des legumes, des medicaments etc. Vous pouvez contacter Riad via l'association Nouveau Chemin (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.).
Des artistes s’activent pour les réfugiés et ont besoin de votre aide
https://mrmondialisation.org/des-artistes-sactivent-pour-les-refugies/
« Parce-que nous pouvons faire une différence » tel est le slogan de la toute jeune association Artists In Action (Artistes en Action). Créée par un collectif d’artistes issus de la scène électronique underground en réponse à la terrible crise humanitaire qui frappe l’Europe, la structure apporte un soutien financier, logistique et humain aux réfugiés, en collaboration avec les associations œuvrant déjà sur place, à Calais, Dunkerque, mais aussi à la frontière franco-italienne ou en Grèce. Découverte.
Concerts, collectes, et « système D »
Pour récolter des fonds, l’association compte sur la musique : vente d’albums, représentation, organisation de concerts à travers l’Europe, leur son est au service de ceux qui ont fui la guerre et l’horreur. La première compilation Artists in Action fut mise en vente sur Bandcamp, la plus libre des plateformes de musique en ligne. Pour la réaliser tous les artistes ont offert leurs morceaux : Crystal distortion, Mik Izif, Trackwasher, Charlie kane, Badgirlz et beaucoup d’autres… Et le second album est déjà en cours de préparation.
En parallèle, des collectes de vêtements, du matériel de camping et des produits de première nécessité sont organisées partout à travers France. Une première distribution a eu lieu à Vintimille, près de la frontière franco-italienne et une seconde au camp de Grande Synthe. À cette occasion, l’équipe a prêté main forte durant 3 semaines, apportant provisions, bénévoles et réconfort, à une autre structure citoyenne présente sur place, la Cuisine de la Communauté des Réfugiés. La RCK (Refugee Community Kitchen) distribue 2000 repas par jour entre Calais et Grande Synthe. Depuis, le Snack Shak, vieux camion kébab de la RCK servant à distribuer les repas sur Grande Synthe, a rendu l’âme, compliquant une situation déjà critique. Mais la rencontre des migrants sur le terrain, pulvérisant tout préjugé, a renforcé l’envie d’agir des bénévoles. Et la tâche est vaste : des déplacés par milliers, hommes, femmes et surtout enfants, sont parqués sans ménagement, bloqués dans leur fuite vers une vie meilleure.
Vidéo amateur de citoyens belges apportant leur à Calais
Appel aux bonnes volontés
La situation est désormais critique et la baisse des températures rend pire encore la vie des réfugiés dans les camps. Rien que sur la zone de Calais, ils sont environ 6000 et la plupart n’ont pas à manger. Cette situation intolérable, fruit d’une démission politique sur la question, crée des tensions insupportables dans les régions concernées, autant pour les réfugiés que pour les locaux. L’association appelle tous les collectifs artistiques et toutes les personnes ayant envie de s’impliquer à participer à leur échelle. Plusieurs musiciens et associations issus de la scène électronique underground ont déjà répondu présents. Chacun peut apporter sa contribution : bénévolat, dons, organisation d’évènements de soutien (concerts, soirées, spectacles…), ventes en tous genres, mise en place de points de collecte… La démarche est simple : imaginer son action et prendre contact avec l’association Artists in ActionCette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou effectuer un don directement sur le site de l’association.
Fondateurs de l’association, Simone Sim Simmer et Jeff23, du collectif artistique anglais SP23, ainsi que Wanda Wellard, citoyenne engagée, étaient, comme beaucoup d’entre nous, touchés par le sort de ces milliers d’êtres humains obligés de fuir leurs pays en abandonnant tout derrière eux dans l’espoir d’une vie meilleure, poussés par les guerres, les famines, les sécheresses. Une rencontre avec un membre d’une association humanitaire va les faire basculer dans l’action concrète. Il leur raconte la vie des camps, le rejet, la peur, la faim, le manque d’hygiène, la maladie et, moins médiatisés, les suicides… De retour chez eux, ce récit les hante, ils n’ont plus qu’une idée en tête : faire quelque chose pour aider, Artists in Action est ainsi né. Avec beaucoup de débrouille et de bonnes volontés, l’esprit « Do It Yourself » propre à la culture rave est en marche. Un seul mot d’ordre : amour, paix, unité, respect.
Sources : artistsinaction.eu / ArtistsinAction33 / calaidipedia.co.uk / Photographies : Bastien Neuville membre d’AiA
Plus de 10.000 enfants migrants non accompagnés portés disparus Europe, selon Europol
INTERNATIONAL - Plus de 10.000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe sur les 18 à 24 derniers mois, a affirmé dimanche l'agence de coordination policière Europol, craignant que nombre d'entre eux soient exploités, notamment sexuellement, par le crime organisé.
L'organisation, basée à La Haye, a regretté le développement d'une "infrastructure criminelle" paneuropéenne visant à tirer profit de la pire crise migratoire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ces informations, relayées par un responsable d'Europol dans un entretien à l'hebdomadaire britannique The Observer, ont été confirmées dimanche à l'AFP par l'agence de coordination policière.
Les enfants concernés sont ceux dont toute trace a été perdue après leur enregistrement auprès des autorités européennes, a expliqué ce responsable, Brian Donald. Il estime qu'environ 5000 d'entre eux ont disparu en Italie, une des portes d'entrée vers l'Europe pour les migrants venus par la Méditerranée.
"Nous ne savons pas où ils sont, ce qu'ils font et avec qui"
"Il n'est pas déraisonnable d'estimer que nous parlons ici en tout de plus de 10.000 enfants", a assuré Donald. "Mais tous ne seront pas exploités à des fins criminelles, il y en a qui auront rejoint des membres de leur famille. C'est juste que nous ne savons pas où ils sont, ce qu'ils font et avec qui".
Un porte-parole d'Europol a précisé à l'AFP que le chiffre avait été obtenu notamment sur la base d'informations fournies par les pays européens ou disponibles publiquement, par exemple sur internet et que ces disparitions concernent les 18 à 24 derniers mois.
"Les mineurs voyageant sans adultes sont le groupe le plus vulnérable du flux de migrants", a souligné Rafaella Milano, directrice des programmes Italie-Europe de l'ONG Save the Children. "Le renforcement des mesures de protection contre les risques graves qu'ils courent est indispensable", a-t-elle ajouté.
Certains se font passer pour des "oncles"
Elle a par exemple évoqué des programmes de "relocalisation" rapides au niveau européen afin de permettre "à ceux qui arrivent en Italie ou en Grèce de rejoindre d'autres pays européens sans devoir s'en remettre à des trafiquants". "De nombreux mineurs, en fait, se cachent volontairement des autorités de peur d'être renvoyés".
Laura Pappa, présidente de l'ONG grecque Meta-Action, a pointé du doigt la lenteur des procédures d'asile pour les mineurs non accompagnés: "Même quand un proche est trouvé, les procédures" d'identification "sont si lentes (...) que certains proches poussent les enfants à payer un passeur pour les rejoindre" plus vite.
Mais elle regrette aussi que "certains se fassent passer pour des oncles et emmènent les enfants. Ce n'est pas facile dans toute cette confusion de vérifier l'identité des 'oncles'". Environ un million de migrants, principalement des Syriens, Irakiens et Erythréens fuyant leurs pays, sont arrivés en Europe en 2015, rappelle Europol.
"Infrastructure criminelle" paneuropéenne sophistiquée
Quelque 27% de ces migrants sont des mineurs. "Ils ne sont pas tous non accompagnés, mais nous avons des éléments montrant qu'une grande partie d'entre eux pourraient l'être", selon Brian Donald.
Il soutient qu'une "infrastructure criminelle" paneuropéenne sophistiquée vise désormais les migrants à diverses fins. "Il y a en Allemagne et en Hongrie des prisons dans lesquelles la grande majorité des détenus sont là en raison d'activités criminelles liés à la crise migratoire".
Des groupes criminels actifs dans la traite d'êtres humains sont par ailleurs maintenant actifs dans les filières d'immigration illégale afin d'exploiter des migrants, a souligné Donald, évoquant de l'esclavage ou des activités liées au commerce du sexe.
Le gouvernement britannique avait annoncé jeudi qu'il accueillerait des enfants réfugiés qui ont été séparés de leur famille par les conflits en Syrie et dans d'autres pays.
Élan solidaire : un camion pour la Syrie
http://www.ladepeche.fr/article/2016/01/22/2261232-elan-solidaire-un-camion-pour-la-syrie.html
La chaîne solidaire s'organise pour rempli le container du camion qui pourra prendre la direction des rives de la Méditerranée dans les délais.
Mardi après-midi, chez M. et Mme McArthur à Escanecrabe, un camion chargé d'un container de nourriture, de couches, de vêtements, de médicaments, de matériel médical, de duvets, matelas… a pris la direction de la Syrie.
Plus de 100 m3 ont été collectés. Les vastes locaux de ce couple d'Anglais, installé à Escanecrabe avec ses cinq enfants depuis 2004, regorgent encore de cartons.
Cette collecte humanitaire a été organisée par France & Beyond-Refugee Aid-People to People. L'envoi est financé par One Nation UK, une ONG enregistrée en Grande Bretagne.
Sur le grand Sud Ouest, le réseau de cette mobilisation citoyenne s'est tissé autour de la démarche de Mikki McArthur. Tout s'est mis en place en une dizaine de jours. Les dons mais aussi les bras sont venus de Bordeaux, Angoulême, Montpellier, Béziers, Toulouse… À Blagnac, Stéphanie Poncet- Meunier, très active dans l'action humanitaire (elle en train d'organiser son départ sur le camp de Baroch, Grande Synthe, Dunkerque) a été le point relais toulousain. Elle a recueilli des dons chez elle, un élan renforcé par l'engagement de la communauté musulmane de Blagnac. «Un élan formidable et spontané. Toutes ces personnes je ne les connaissais pas.»
Parmi les volontaires, Samer, un jeune réfugié, étudiant en chirurgie dentaire ou encore Iyad, en France depuis cinq ans, au moment où a éclaté la guerre en Syrie. Il espère que sa famille restée à Alep où arrivera le container pourra profiter de cette démarche citoyenne.
Sur Escanecrabe, à «Kindom végétals» Mikki McArthur va continuer à recueillir des dons afin d'être en mesure de remplir un autre container.
Danielle Sutra
14 rue Porte en Rivière
09600 Laroque d'Olmes.