Tarascon-sur-Ariège. Mobilisation de soutien à la famille Kamkamidze
https://www.ladepeche.fr/2020/02/05/mobilisation-de-soutien-a-la-famille-kamkamidze,8711312.php
Une vingtaine de personnes s’est réunie, hier, devant la gendarmerie./ Photo DDM.
Ému aux larmes, Bachana, le père de la famille Kamkamidze, originaire de Georgie, a remercié toutes les personnes présentes, ce mardi matin, devant la gendarmerie de Tarascon-sur-Ariège. Sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), Bachana, Khatuna, son épouse, et leur enfant de 13 ans, Giorgi, devaient signer un document attestant leur présence en Ariège comme chaque mardi à la gendarmerie. Pour les soutenir dans cette épreuve, une vingtaine de personnes s’est réunie devant le bâtiment tarasconnais. Contestant par là même cette OQTF qu’ils jugent "injuste".
Domiciliée dans un hébergement d’urgence à Tarascon-sur-Ariège, la famille a déjà été sous le coup d’une OQTF, l’été dernier. Celle-ci a été dans un premier temps cassée au vu de l’état de santé du père de famille, gravement malade, et le handicap de Giorgi.
Une deuxième OQTF prononcée
"Malheureusement, la préfecture a interprété de nouveaux rapports médicaux remettant en question leur légitimité à rester sur le territoire, explique, agacé, un membre du collectif 09 contre les OQTF. Une nouvelle obligation de quitter le territoire a donc été prononcée. C’est un véritable acharnement de la part de la préfecture de l’Ariège contre cette famille."
Dans les rangs des personnes mobilisées, certaines connaissent bien la famille et ses difficultés. "Khatuna, l’épouse, est d’un courage et d’une gentillesse rare, confie une Tarasconnaise, c’est injuste"
Une "injustice" qui ne passe pas pour le collectif, bien décidé à se réunir une nouvelle fois mardi prochain. "Si on est nombreux à chaque rendez-vous, on va pouvoir faire pression et éviter un renvoi immédiat chez eux", espère le collectif.
"Nous invitons la préfète de l’Ariège à prendre ses responsabilités, s’indignent les manifestants. Les expulsions se succèdent en Ariège et renvoient des personnes qui sont en danger dans leur pays. Pour certains, il s’agit de gens ayant de réelles compétences, on se prive de celles-ci sur notre territoire."
Rendez-vous est donc donné mardi prochain, pour accompagner la famille tandis qu’un recours a été déposé par l’avocate de celle-ci afin de leur permettre de rester en Ariège.
Police à l’école, familles séparées : une politique d’expulsion sans limites
Contacts presse
Ségolène Lavernhe : 07 57 44 08 16 | Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Police à l’école, familles séparées : une politique d’expulsion sans limites |
|
Le lundi 27 janvier, un grand nombre de familles albanaises vivant dans au moins quatre départements de la région Occitanie (Lozère, Haute-Garonne, Pyrénées Orientales, Hérault) ont été la cible d’une opération menée par les autorités françaises et l’agence Frontex pour les expulser collectivement. Ce charter a décollé de Toulouse pour Tirana le lendemain, avec 8 familles à son bord qui avaient passé la nuit enfermées au centre de rétention de Toulouse. Parmi elles, 12 enfants âgés de 18 mois à 16 ans, et un enfant majeur. Cette opération a concerné un plus grand nombre de familles arrêtées au petit matin. L’opération a mobilisé des moyens humains et financiers énormes, au mépris de la dignité de ces personnes et en violant sans scrupules leurs droits fondamentaux. L’enfermement de ces familles était illégal car certaines ont passé la nuit dans un secteur du centre de rétention de Toulouse qui n’est pas habilité à recevoir des parents accompagnés d’enfants. En Lozère, deux parents sont interpellés alors qu’ils venaient pointer au commissariat dans le cadre d’une assignation à résidence. Enceinte, la mère de famille est conduite à l’hôpital de Mende après un malaise. La police emmène le père à l’école où se trouve leur fille de 4 ans. Malgré la résistance de l’institutrice, la police repart avec l’enfant. La classe est bouleversée.Après une longue route, escorté·e·s par la police, le père et sa fille sont enfermés en rétention à Toulouse. Le lendemain, ils sont expulsés sans la mère de famille dont l’état de santé inquiète les médecins car elle risquerait de perdre son bébé. Des rafles jusque dans des écoles. Plusieurs interpellations d’enfants se trouvant à l’école ont été organisées, comme à Montpellier où la police est allée chercher les enfants qui se trouvaient en classe avant de les emmener à Toulouse pour les enfermer. Des pressions inadmissibles et d’autres pratiques traumatisantes ont été employées. À Toulouse, la police a interpellé deux parents dont l’enfant se trouvait à l’école. La mère a été escortée en rétention tandis que deux policiers en civil emmenaient le père à l’école pour s’emparer également de leur enfant. Cette dernière était déjà partie de l’école. Le père a été emmené en rétention, puis relâché le soir-même sans son épouse. Il déclare que la police l’aurait menacé d’expulser sa femme seule s’il ne revenait pas avec leur enfant. Le père ayant résisté, son épouse a été libérée le lendemain matin, après que toute la famille ait vécu une nuit d’angoisse. Le matin du départ, une famille entière a été interpellée dans son lieu de vie au réveil, sans avoir le temps de ne rien préparer. Les parents ont été menottés devant leurs enfants effrayés durant le trajet les menant à l’aéroport. Ils ont ensuite été forcés de monter dans l’avion alors que les enfants, choqués, manifestaient leur effroi. |
|
|
|
Dans les départements visés, les ressortissants albanais sont poussés à se cacher, ce qui aggrave la précarité de leur situation et celle de leurs enfants. Ce type d’opération organisée sous l’égide de Frontex et du ministère de l’intérieur se multiplie. En septembre une opération similaire s’était déroulée en Occitanie, et en octobre en Bretagne. À chaque fois, l’objectif de remplir un avion charter à tout prix a conduit à de graves dérives dans l’action des pouvoirs publics qui ont clairement franchi un cap répressif totalement disproportionné et inacceptable. Ces situations aux conséquences humaines désastreuses s’inscrivent dans le contexte plus large d’un renforcement sans précédent des moyens déployés par les Etats membres de l’Union européenne (UE) pour expulser celles et ceux qu’ils considèrent indésirables. Parmi les nombreux dispositifs administratifs, législatifs et opérationnels développés, l’Union européenne (UE) s’est dotée, depuis 2005, d’une force opérationnelle au service de sa politique d’expulsion : Frontex (renommée l’agence européenne de garde-côtes et de gardes-frontières depuis 2016). Dotée d’un arsenal quasi militaire, celle-ci joue un rôle toujours plus important dans l’organisation des expulsions depuis l’Europe. |
|
|
|
Carte animée produite par Lighthouse report sur l’évolution des expulsions coordonnées par Frontex depuis 2006 mise en perspective avec l’augmentation exponentielle du budget de l’agence. |
|
Réformée à maintes reprises depuis sa création, celle-ci a encore vu ses moyens renforcés depuis l’entrée en vigueur de son nouveau règlement le 4 décembre 2019 qui lui confère un mandat beaucoup plus large en matière d’expulsion. Au-delà d’une augmentation de ses effectifs (qui seront portés à 10 000 agents d’ici 2027 contre 1500 actuellement), l’agence bénéficie désormais de pouvoirs étendus pour identifier les personnes expulsables du territoire européen, obtenir les documents de voyage nécessaires à la mise en œuvre de leurs expulsions ainsi que pour coordonner des opérations d’expulsion conjointes au service des Etats membres. Avec 54 vols d’expulsion coordonnés par Frontex en 2018, la France est le troisième pays européen à recourir le plus fréquemment à ce bras armé européen. La Cimade demande l’arrêt immédiat de ces charters de la honte et appelle à continuer les mobilisations que ces opérations d’interpellations et d’expulsions collectives ont déjà suscitées notamment en Bretagne et en Occitanie. La Cimade appelle aussi à signer deux pétitions pour mettre un terme à cette politique d’une brutalité inadmissible : Pétition contre l’enfermement des enfants Lettre ouverte à Castaner pour l’arrêt de cette politique inhumaine |
CONTRE LES EXPULSIONS D’ENFANTS SCOLARISES
Nous, signataires de cette pétition, sommes indignés de la façon dont des enfants ont été arrachés à leurs école de Pamiers. En effet, le 28 janvier 2020 au petit matin, Negi 4ans, Gezim 8 ans et Fatjon 11 ans ont été interpellés et expulsés avec leurs parents le jour même en Albanie.
Les enfants en France depuis quatre ans, profitaient pleinement de leur scolarisation et avaient tissé beaucoup de lien d’amitié avec leurs camarades. Tout le monde est choqué de la brutalité de la procédure. Les enfants de l’école sont particulièrement touchés de ne plus revoir leur camarade de classe.
Nous demandons que tout soit mis en oeuvre pour que le droit des enfants et notamment le droit à l’Education soit respecté afin que les enfants puissent poursuivre leur scolarité sereinement sans craindre de subir la violence d’une expulsion.
Cette pétition sera remise à la Préfecture de l’Ariège et à la mairie de Pamiers.
PETITION PDF
Pétition pour demander l'autorisation de séjour en France pour Lana Gunia et sa famille (son frère Giorgy, sa belle-soeur Ia et leurs 2 enfants)
Suite à l'occupation de la Géorgie par les Russes et les graves conflits sociaux qui ont suivi, la
famille Gunia a été victime de confiscation de maison, discrimination et agression
(particulièrement Giorgy en tant qu'ancien policier). Devant cette situation trop dangereuse la
famille a fui le pays et est arrivée en France en février 2019 après un passage en Espagne. Elle
est actuellement logée au CADA de Foix.
Un long et pénible parcours juridique a malheureusement débouché sur un OQTF (ordre de
quitter le territoire Français). Devant cette menace d'expulsion un dernier appel possible est
tenté pour protéger la famille d'une situation qui serait catastrophique et mettrait leur vie en péril.
Malgré la précarité de leur situation, Lana et Giorgy sont régulièrement actifs pour aider comme
bénévoles au Secours Populaire. Le permis de séjour n'étant pas encore acquis, toutes les
demandes d'embauche leur ont été jusqu'à présent refusées.
Pour mieux s'intégrer à la société française, ils s'exercent assidûment à l'apprentissage du
français, prenant plusieurs cours par semaine.
Lana est une jeune pianiste prodigieuse ayant gagné des concours internationaux. Son parcours
a été dramatiquement entravé puis bloqué. Privée de piano pendant 3 ans, elle renoue
courageusement peu à peu avec la pratique et projette des concerts en Ariège.
Nous demandons à ce que les membres de la famille Gunia soient accueillis et reconnus
comme des réfugiés politiques ayant besoin d'un titre de séjour en France afin qu'ils
puissent y développer une vie digne et exercer un travail.
https://www.change.org/p/la-pr%C3%A9fecture-de-l-ari%C3%A8ge-sauvez-une-famille-g%C3%A9orgienne-d-une-expulsion
Pétition PDF
Lavelanet. 110 personnes ont soutenu Thierno, menacé d’expulsion
https://www.ladepeche.fr/2020/01/15/110-personnes-ont-soutenu-thierno-menace-dexpulsion,8662510.php
Hier matin, un rassemblement important devant la gendarmerie pour soutenir Thierno./Photo DDM, A.C.
Hier matin, la mobilisation en soutien de Thierno, élève au LP Jacquard, en classe de terminale bac professionnel MEI (maintenance des équipements industriels), sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français) depuis le 17 décembre, s’est encore fortement renforcée. Vers 8 heures, devant la gendarmerie de Lavelanet, à l’heure où le jeune Guinéen est dans l’obligation de venir signer la feuille de contrôle avant de suivre le dirigeant de l’entreprise Cuxac, chez qui il effectue un stage dans le cadre de ses études en maintenance mécanique, cent dix personnes cette fois avaient bravé le froid pour soutenir Thierno. Parmi elles, de nombreux copains et copines du LP Jacquard, des professeurs et des personnels. Ce mardi était le dernier légal pour Thierno de se manifester à la gendarmerie avant que la mesure d’expulsion soit prononcée ou retardée avec le recours lancé au tribunal administratif de Toulouse ou encore transformée en AES (autorisation exceptionnelle de séjour).
Il tardait à ressortir de la gendarmerie
Regroupées sur le trottoir, les personnes rassemblées ont vécu quelques minutes de forte inquiétude en ne voyant pas ressortir Thierno des locaux de la gendarmerie, comme habituellement, peu de temps après y être entré. Renseigné sur le fait que le jeune Guinéen devait répondre à un questionnaire, d’où temps plus long, la pression du collectif retombait. Des applaudissements ont accueilli Thierno à sa sortie. "J’ai dit que j’aimerais qu’on me laisse une chance de finir mon bac", a-t-il déclaré, ému. Émus également, ses proches du lycée et tout un établissement qui, la semaine passé, a fait une pétition envoyée à la préfecture. Hier matin, une autre pétition a réuni 52 signatures auprès du collectif de soutien ; d’autres feuilles circulent. Les signataires sont du pays d’Olmes (Lavelanet, Laroque-d’Olmes, Bélesta, Bénaix, Montferrier, Montségur, Aigues-Vives, Leychert, Dreuilhe, L’Aiguillon, Lieurac, Limbrassac, Nalzen, La Bastide-sur-l’Hers). Cette pétition sera envoyée à la préfète accompagnée d’un texte de soutien. Il dit en substance : "Thierno est un élève exemplaire, avide de savoir, respectueux et volontaire et intégré à sa classe et à l’établissement […] Thierno est très impliqué dans la vie de sa famille d’accueil […] Thierno a une attitude irréprochable, travailleur et intéressé par la maintenance mécanique". Le proviseur du LP Jacquard est en attente d’être reçu à la préfecture. Dans ce contexte, le comité de soutien reste particulièrement vigilant.
Correspondant
Plus d'articles...
Danielle Sutra
14 rue Porte en Rivière
09600 Laroque d'Olmes.