Lavelanet. Un collectif toujours plus important soutient Thierno
Hier matin, le jour se lève à peine devant la gendarmerie, mais un nombreux collectif est présent pour soutenir Thierno./Photo DDM, A.C.
Depuis fin octobre, souvent le mardi matin, devant la gendarmerie de Lavelanet, c’est le même scénario. Le collectif d’associations de soutien aux réfugiés et sans-papiers, qui dit "non" aux expulsions, est présent pour accompagner l’un d’entre eux, sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français), lorsqu’il vient signer la feuille de contrôle. Ce fut le cas en 2019 durant quatre mardis consécutifs d’octobre et novembre pour soutenir Osman Keita, un jeune Malien, à ce jour dispensé de signer à la gendarmerie et dans l’espoir d’obtenir une AES (autorisation exceptionnelle de séjour).
Depuis le mardi veille de Noël, le suivant et hier matin, le collectif était là, toujours plus nombreux, à soutenir Thierno Camara, jeune Guinéen en famille d’accueil à Villeneuve-d’Olmes et scolarisé au LP Jacquard. Ce brillant et attachant élève a commencé lundi matin un stage dans le cadre de ses études en maintenance mécanique au sein de l’entreprise Cuxac, à Villeneuve-d’Olmes ; il est également inscrit pour travailler à la station des Monts-d’Olmes pendant la période de vacances scolaires de février. Thierno est sous le coup d’une OQTF sous le motif de "n’avoir aucun lien en France, alors qu’il a une famille en Guinée". Une raison qui a fait hurler l’ensemble du collectif, hier matin, lors de cette déclaration, quelque quatre-vingts personnes, parmi lesquelles une trentaine d’élèves, des professeurs et personnels techniques du LP Jacquard venus soutenir leur camarade.
Le scénario redouté…
Des élèves attristés par cette affaire et qui disent haut et fort que "des liens, Thierno en a de solides avec nous, et si on est là, c’est pour lui montrer notre attachement. C’est un copain formidable, on a du mal à croire qu’on puisse le renvoyer dans son pays, qu’on ne le voit plus". Pour le collectif, l’échéance d’un mois est en vue, cette période pendant laquelle le dossier est étudié et qui oblige Thierno à venir signer à la gendarmerie. "Si aucun fait ne survient d’ici mardi prochain, malgré les éléments nouveaux apportés dans le dossier, il faudra rester très vigilants, a lancé le porte-parole du collectif. Il faudra revenir mardi, Thierno pourrait entrer à la gendarmerie pour signer et ressortir dans la voiture des gendarmes en direction d’un centre de rétention jusqu’à son expulsion." Un scénario redouté mais que personne ne peut imaginer.
Danielle Sutra
14 rue Porte en Rivière
09600 Laroque d'Olmes.